Il est huit heures du matin et Paris s’éveille sous un ciel limpide. La ville lumière, habituellement bourdonnante, a cédé sa place à une marée humaine prête à conquérir ses pavés. Ce dimanche 8 juin, la rive droite devient une piste de course éphémère, un écrin de vitesse et de dépassement de soi.






Photos : ASO/Adidas/Kbsp/DR
De la place Victor Hugo à l’Arc de Triomphe, plus de 36 000 âmes en quête de frissons s’apprêtent à avaler ces dix kilomètres d’histoire et de splendeur. Le tracé est taillé pour la découverte : on s’élance à travers les larges avenues, on effleure les façades majestueuses du Louvre et de l’Opéra Garnier, on longe la Seine comme on caresserait le fil du temps. Paris s’offre dans sa plus belle silhouette, une capitale figée dans son élégance, mais vibrante sous les pas de ses coureurs.





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Rafael Montoya triomphe dans un finish haletant
Au sommet de cette vague effervescente, Raphaël Montoya fait parler sa puissance. Déjà sacré champion d’Europe du semi-marathon par équipes, il maîtrise l’art du tempo et signe un chrono éclatant de 29 minutes et 5 secondes. À quelques foulées derrière lui, Yoann Kowal tente de s’accrocher, mais il lui manque ce souffle ultime pour recoller. Harry Louradour complète le trio de tête dans un écart infime, une bataille de secondes qui fait la beauté du sprint final.
Manon Trapp en démonstration sur la rive droite
Chez les femmes, Manon Trapp n’a laissé aucune chance à ses rivales. La quadruple championne de France de cross a tracé sa propre trajectoire, portée par une foulée aérienne et une détermination sans faille. Seule en tête, elle franchit la ligne en 32 minutes et 27 secondes, creusant un écart considérable avec Margaux Sieracki et Mélanie Allier, respectivement deuxième et troisième.
Adriano Toffoli savoure sa découverte avec un super chrono
Mais au-delà de la performance, il y a ces histoires qui marquent les esprits. Adriano Toffoli, coureur amateur montpelliérain, tentait son premier 10K Paris sans imaginer qu’il finirait dans les vingt-deux premiers. À mi-course, il sent qu’il vole. À l’approche de la montée vers l’Arc de Triomphe, la vraie difficulté du parcours, il vacille mais ne rompt pas. À l’arrivée, son chrono affiche 31 minutes et 28 secondes. Il ne réalise pas encore ce qu’il vient d’accomplir.







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Les réactions : entre défi et émerveillement
Dans la foule compacte du village coureur, avenue Foch, chacun a son propre récit à livrer. Sabrina, venue sans objectif précis en reprise après une tendinite , raconte l’émotion qui l’a traversée lorsqu’elle a vu l’Arc de Triomphe au loin. Ce moment où la douleur des jambes laisse place à une sorte d’ivresse euphorique, où l’effort devient un cadeau. Ilyes, lui, parle de la montée finale comme d’un rite initiatique. Une frontière invisible entre ceux qui subissent la pente et ceux qui l’apprivoisent. À mesure que les heures passent, Paris retrouve son agitation habituelle. Mais sous les semelles usées et les visages marqués par l’effort, il reste cette sensation unique : celle d’avoir fait partie, l’espace d’une matinée, de quelque chose de plus grand que soi.








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Parenthèse sportive enchantée
L’Adidas 10K Paris n’est pas qu’une course. C’est un moment suspendu, une parenthèse où la ville devient le décor d’une aventure humaine. Certains reviendront l’an prochain pour battre leur record. D’autres, simplement pour revivre cette magie. Et la ville de Paris, elle, continuera d’accueillir ces rêveurs, ces acharnés, ces passionnés qui font vibrer son bitume comme un battement de cœur.













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